Vive le spam ? đŸ˜±

Avec les ids unifiĂ©s, l’email devient central dans la stratĂ©gie des marques. De nombreuses adtech appellent les annonceurs Ă  se crĂ©er des bases first party en collectant les emails de leurs clients.

Ces collectes ont officiellement pour but d’anonymiser ces emails en les remplaçant par un hash (sĂ©rie de chiffres et de lettres unique pour chaque email, mais qui ne permet pas de retrouver l’email initial).

Mais cette rĂ©surrection (j’Ă©cris cet article la semaine de PĂąques) de l’email n’aura-t-elle pas d’autres rĂ©percutions nĂ©gatives ?

Depuis quelques annĂ©es, j’ai mis en place la stratĂ©gie suivante. Je crĂ©e deux emails, une human friendly partagĂ©e avec des humains, et une, machine ready, que je rĂ©serve aux formulaires.

Pourquoi ? Parce que je n’ai jamais rĂ©ussi Ă  garder une adresse email propre. OK, la plupart du temps, on peut se dĂ©sabonner des listes. Mais les bases d’emails sont revendues, copiĂ©es, partagĂ©es. Et vous savez tous qu’on reçoit des emails de newsletters auxquelles on est soit-disant abonnĂ©s, mais qu’on n’a jamais autorisĂ©es Ă  nous Ă©crire. Et les liens pour s’en dĂ©sabonner n’empĂȘchent pas les revendeurs de revendre vos adresses.

Ces emails, qui se présentent comme des newsletters, sont en fait des spams.

Petit apartĂ© culturel. Savez-vous d’oĂč vient l’utilisation du mot spam pour dĂ©signer des emails indĂ©sirables ? De ce sketch dĂ©lirant des Monthy Pythons, oĂč la rĂ©pĂ©tition seule du mot spam suffit Ă  vous faire pousser des boutons !

Avec mes deux adresses emails, je garde ma boite human friendly propre. Sur mon adresse Ă  spam, j’ai 400 messages en six mois, dont une centaine non lus.
D’accord, certains humains bien intentionnĂ©s entrent mon adresse human friendly dans des serveurs. Par exemple pour m’inviter Ă  un Ă©vĂ©nement. Je reçois alors des messages automatiques sur cette adresse.
Mais c’est rare, et la dĂ©sinscription reste gĂ©rable. Libre Ă  moi de remplacer cet email par mon email machine ready.

Que vont faire les annonceurs et les éditeurs avec nos emails hashés ? Ils vont les revendre (enfin les adtechs vont les revendre), les copier, les partager. Tout comme les spammers.

Si les rĂšgles sont claires, pourquoi pas.
Mais les annonceurs rĂ©sisteront-ils Ă  la tentation d’envoyer des emails Ă  ces nouvelles adresses collectĂ©es pour d’autres buts (la publicitĂ© adressĂ©e anonymisĂ©e) ? Je prends le pari que la tentation sera trop forte.

Que va-t-il se passer ? Des annonceurs jusqu’alors rĂ©ticents Ă  collecter votre email vont vous l’imposer plus ou moins discrĂštement. Lisez cet article du Wall Street Journal. Une marque de Gin a utilisĂ© sa base d’emails pour envoyer des messages ciblĂ©s (emails et instagram). Les taux de clics ont dĂ©passĂ© tous ceux mesurĂ©s sur des campagnes prĂ©cĂ©dentes.

AprĂšs Et merde, le clic revient, la fin du tout data va-t-elle renforcer le spam ?

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