Le télétravail ? Juste la norme pour nous…

Hier, j’ai vu Nico.

Et alors, me direz-vous ? Vous avez monté une boite ensemble, c’est normal que vous vous voyiez !

C’est normal, oui. Mais dans notre cas, on ne s’était pas vus de le 4 Mars … 2020 ! Plus de 18 mois !

A cette époque, il était encore chez Xandr, il vivait à Londres. Implcit n’était qu’un projet, la société n’était pas créée. A distance, on s’est donc mis en ordre de bataille pour lancer la boite, Nico a quitté son job, il a déménagé, on a financé la société, on a recruté, on a développé un produit.
Bref on a créé une boite sans se rencontrer !

Quand on s’est rendus compte qu’on ne s’était pas vus pendant 18 mois, notre réaction a été « Ah bon ? ».

A l’heure où le monde semble découvrir le télétravail, les réflexions étonnées autour de nous nous font bien rigoler : c’est difficile de garder un lien social avec ses collègues, on travaille moins efficacement…

Nico et moi travaillons ensemble depuis 1999, avec juste deux pauses d’un an : mon tour du monde entre 2017 et 2018, et la période 2019-2020 quand j’ai quitté Xandr.

Peut-être encore plus original, en 2002, Nico a quitté Paris pour aller se reproduire en Bretagne (et avec quel succès, il a cinq enfants !). Depuis près de 20 ans, donc, on travaille ensemble, à distance.

En 2002, rappelez-vous, l’ADSL n’était pas la norme. Nico a même un temps travaillé en RNIS et satellite. Dans ces conditions, impossible de faire des vidéos à longueur de journée…

Mais comme souvent, la contrainte est créative, et à distance, il faut mettre en place de nouvelles méthodes de travail :

  • communiquer pro-activement. Ne pas attendre qu’on vous pose des questions, balancer trop d’info plutôt que pas assez
  • structurer son travail avec des outils de partage
  • gérer la hiérarchie des modes de communication : email < tchat < audio < visio

Communicatino pro-active

On passe notre temps sur Slack. On partage, on informe, on blague, on raconte nos vies… Slack remplace à la fois la machine à café et l’open-space bruyant où tout le monde peut s’interpeler.

Sauf que Slack n’oublie rien. Et on peut toujours rechercher dans l’historique pour retrouver une conversation.

Verba volant scripta manent.

Structurer son travail

A distance, il est encore plus important de partager des informations de manière plus organisée que Slack. Dès le début des outils collaboratifs, en 2002 (!), Nico et moi avons mis en place des wikis, des outils de gestion de tickets.

Je me souviens que, lorsqu’AppNexus a audité Alenty, ils ont tous été épatés par la quantité de documentation qui avait été produite (et en anglais). C’est le genre de détail qui pèse lourd lors d’un rachat.

Aujourd’hui, nous sommes sur Confluence et Jira.
Lorsque les premières demandes commerciales sont arrivées, nous avons mis en place une procédure sur Jira pour suivre les tickets, depuis la définition de la cible jusqu’à sa livraison au client. Ca nous a pris une heure, et ça a boosté notre efficacité.

La hiérarchie de la communication

Je me souviens avoir dit « bonjour » à quelqu’un 4 fois dans la même journée : par email, puis par tchat pour discuter sur le sujet qui devenait trop compliqué par email, puis par téléphone quand les concepts devenaient trop compliqués à écrire, puis en nous serrant la main lorsqu’on a organisé une réunion pour résoudre le problème (nous étions sur le même plateau).

Le fait de dire à nouveau « bonjour » prouve que l’on passe à chaque fois à des niveaux de communication supérieurs.

Ça nous arrive tout le temps. Un email entraîne un tchat qui débouche sur un appel audio ou vidéo.

Aujourd’hui, nous travaillons tous à distance les uns des autres. Nous ne sommes pas contre les bureaux. D’ailleurs, Nico en a un, Samuel va parfois dans un espace de co-working, Laurent et moi allons prendre un bureau nomade.

Mais dans nos contrats de travail, nous avons précisé : « Le Salarié pourra choisir de travailler dans tout lieu adapté à sa fonction dans la Société. […] Le lieu de travail du salarié devra se situer dans l’Union Européenne ou tout pays qui applique le RGPD de façon à respecter les engagements de la société concernant le stockage des données. »

On aurait bien voulu n’imposer qu’une compatibilité de fuseaux horaires, mais le RGPD nous contraint un peu 😄.

Bref, chez Implcit, où vous travaillez n’a aucune importance, du moment que vous êtes efficace, et que votre cadre de vie vous plaît ! Entre un appartement parisien, une maison en Bretagne, et un gîte avec chevaux dans le Tarn-et-Garonne, la seule question qui vaille c’est : tu es heureux chez toi ?

Le siège n’est pas très ergonomique…

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