J’aurais bien aimé, mais non, je ne vais pas parler du film d’Audiard dans cette chronique !
Quoi que… 🤔 Cette histoire de truands qui cherchent à se répartir des lingots d’or, une métaphore des AdTech qui cherchent à conserver le trésor des data ? 😉

Après, la colombe, la tourterelle et le moineau, voici le canard sauvage, scaup. Au moins, avec tout ça, mon vocabulaire ornithologique anglais aura progressé ! 😄
En lisant les specs de scaup, on se dit que ça commence à devenir un peu concret.
Scaup ne s’attaque qu’à un des cas d’usage de la publicité, à savoir trouver un nouveau public et le cibler (l’inverse donc du retargeting). Comment, lorsqu’on connaît le comportement d’une partie des internautes (cohorte), appliquer les enseignements à tous les autres qu’on ne connaît pas ?
Scaup revient donc à faire du lookalike crypté. Sacrée gageure !
L’originalité de scaup, c’est de reposer sur un cryptage homomorphe, c’est à dire qui permet de faire certaines opérations simples (additions, multiplications) sans avoir besoin de décrypter l’information.
On pourrait ainsi sommer le nombre de pages qu’un internaute a visitées sur un thème, sans par ailleurs pouvoir connaître le thème ou les sites qu’il a visités !
Il reste cependant beaucoup de zones d’ombre. Le point le plus chaud de ces approches concerne les serveurs tiers. Ceux ci doivent être neutres, sécurisés, et ils devraient recevoir, traiter, et même dans le cas de scaup, réaliser des analyses complexes (régression, réseaux de neurones…) !
Qui va maintenir ces serveurs ? L’investissement nécessaire sera assez colossal.
Les Google, Facebook et Amazon ont à la fois l’envie et la capacité de le faire. Mais avons-nous envie de leur conférer encore plus de pouvoir ?
L’IAB a créé un Tech Lab, qui met réellement les mains dans le cambouis pour développement des briques technologiques. Cette avancée permet de standardiser des solutions qui étaient auparavant développées par des sociétés différentes.
L’IAB pourrait-il aller plus loin et devenir un acteur tiers, et neutre ? Pas seulement en écrivant du code open source, mais en hébergeant et maintenant des serveurs ?
Tous les acteurs AdTech sont membre de l’IAB. On pourrait imaginer qu’ils contribueraient (à hauteur de leurs besoins) à une telle plateforme. Ce serait une révolution dans l’internet, mais de nombreuses industries ont créé des organes de régulation sous forme associative. Je pense par exemple au MRC qui certifie les mesureurs des média.
Je ne suis pas dans les petits papiers de l’IAB, et je n’ai jamais entendu parler d’une telle option.
Qu’en pensez-vous ? Vont-ils en parler vendredi 20 novembre, lors de l’AdTech Summit ?