Jungle ouverte ou jungle fermée ?

Pourquoi les sites ont-ils des pixels à foison ?
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Quelles en sont les conséquences ? Des pages qui se chargent plus lentement, des fuites de données, et des cookies pas toujours acceptés. C’est contre tous ces problèmes que Google lance le tagage server-side. Des pages plus rapides, un meilleur contrôle des données, et pas de cookies tiers. De toutes façons, Google programme leur disparition pour 2021.
Si vous voulez creuser, lisez l’article de l’excellent Nicolas Jaimes dans le JDN.

Un vrai progrès, donc !
Un vrai progrès si on accepte qu’un acteur, Google, contrôle encore plus l’écosystème de la publicité. 

Tous les fondateurs de start-up le savent : s’intégrer dans les outils de Google, c’est un graal, l’ouverture à la grande majorité du marché. Mais comme tout graal, la quête est longue. Non seulement il faut être gros, mais il faut aussi se plier aux exigences du géant, qui de toutes façon aura le dernier mot.

D’un autre côté, les tags, c’est la jungle. N’importe qui peut écrire un tag, un site peut facilement l’intégrer sans développement. Et le tag peut appeler d’autres tags, à l’infini. La jungle, je vous dis !


Les tags permettent donc à des systèmes de petites boites, comme Alenty en son temps, de se développer sans embêter personne, en restant sous le radar des gros.

Les petites start-ups vont-elles toujours pouvoir profiter de cet écosystème ouvert ?
Les tags ne vont pas disparaître, et le server-side ne sera pas obligatoire. Mais la tentation sera grande de se remettre dans les mains de Google, et de débarrasser ses pages des multiples scripts.

Mais les tags ont un énorme avantage que le server-side n’a pas : on peut les tracer.

Un tag est client-side. C’est à dire que tout se passe dans le navigateur de l’internaute. N’importe qui peut activer le mode développeur de son navigateur et voir tous les appels générés par ces tags.  La CNIL, et des sociétés spécialisées développent assez facilement des outils qui vont analyser les appels (scripts, pixels), les cookies associés. 
Contre-intuitivement, le système ouvert des tags s’avère plus transparent. La jungle plus ouverte que le pré carré ? 

/* Début d’aparté littéraire */
Pré carré est l’expression française que j’aimerais voir remplacer le « walled garden », car le sens est le même. «  L’expression remonte au Moyen Age : elle est utilisée en France pour désigner le domaine d’un propriétaire ou le territoire d’un seigneur » (source Wikipedia).
Et ce serait beaucoup plus joli, non ?
/* Fin d’aparté littéraire */

Comment savoir avec qui un serveur est interconnecté ? Seul le gestionnaire du serveur peut le dire. Et vous noterez que je ne cite plus Google. Car d’autres viendront proposer ces services. Et autant on peut considérer que Google ne fera rien d’illégal, quid des autres ? 

De plus, les échanges de données server-side (comme ceux client-side) ne se limitent pas à une étape.
Si A appelle B, B peut aussi appeler C. Si A est digne de confiance, B peut l’être un peu moins, et C pas du tout !

Sans cookie, le tag n’est plus obligatoire. La jungle du server-side risque de remplacer celle du client-side
Une jungle ouverte risque de devenir une autre jungle, fermée, cachée derrière un grand mur infranchissable.

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